La billetophilie a démarré en France au début des années 1970 », explique Michel Raux, collectionneur passionné. Comme on compte plus de 200 pays qui ont émis ou émettent des billets, il conseille de se limiter à un pays ou une époque.

Le premier billet serait ainsi à attribuer aux Chinois de l’ère Tang (618 à 907), sachant que la France est venue tardivement à la production de billets. Après quelques expériences malheureuses – les billets de la banque Law qui a fait banqueroute en 1720 et les assignats – la Banque de France a été fondée en 1800 par Bonaparte, premier consul.

« Les premiers billets sont noirs, la première couleur, un bleu céleste, apparaît dès 1862, l’impression en deux couleurs en 1874, puis celle en quatre couleurs avant le tournant du siècle », Michel Raux et intarissable sur le sujet. Les billets français, ça va de soi, sont son domaine de prédilection.

Des catalogues de cotations

L’utilisation de la couleur apparaît afin de décourager la contrefaçon mais permet également aux graveurs et artistes – on parle d’ailleurs de « l’école française du billet » – de réaliser les plus belles créations. La Banque de France fait ainsi appel à des artistes réputés comme illustrateurs. Derrière chaque produit, il y a une œuvre d’art, un billet est toujours le miroir d’une époque et d’une culture, le reflet du temps. L’histoire du billet se confond ainsi avec celle du pays (progrès des techniques et évolution des goûts esthétiques). Sur les billets sont traités les thèmes patriotiques pendant la Première Guerre mondiale par exemple, les métiers caractéristiques de l’économie du pays mais aussi les allégories (la paix, la victoire) et surtouts les grands hommes politiques ou de lettres (*).

Comme tout collectionneur de billets de banque qui se respecte, Michel Raux a de nombreux catalogues de cotations à sa disposition.

Un « Pascal » à 3 000 euros

« Tout passionné peut avoir recours à un catalogue mondial, le world paper money, catalogue le plus connu qui répertorie 25 000 billets différents. Pour l’Allemagne, on utilisera le « Rosenberg » et pour la France « Le Fayette » où les billets sont également classés par valeur et dans l’ordre chronologique. »

Le billet de 5 000 francs « rouge » de 1846, émis en très peu d’exemplaires, est, selon la Banque de France, le plus rare des billets de France. Un billet de 500 francs (dans le jargon « Pascal », car à l’effigie de Blaise Pascal), peut valoir jusqu’à 3 000 euros, toujours en fonction de sa rareté, de son état, du numéro (année, série etc.). Un billet au chiffre « radar », c’est-à-dire en miroir comme le 9229, ça vaut toujours un peu plus.

Autre exemple : un billet de 5 francs « bleu » vaut aujourd’hui 560 euros, selon le Fayette mais ça peut aller jusqu’à 1 000 euros, selon le goût du collectionneur. « Il s’agit du même principe que pour les timbres, plus l’objet est rare et en bon état, plus ça vaut », explique l’expert.

EVA KNIERIEMEN

lire l’article complet paru dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du jeudi 31 août 2017 en cliquant ici …